La vieille photo – "Moi je rêvais de…"

J’ai d’abord lu le billet de Camille puis ceux d’Eve et d’Elisa. Cela m’a rendu un peu nostalgique et fait réfléchir à moi, ma vie de petite fille alors j’ai eu envie de me prêter à l’exercice.

Je suis donc allée chercher ma boîte à souvenirs qui est cachée sous mon lit et à l’intérieur de laquelle j’ai placé quelques traces de mon passé. Et j’ai choisi cette photo!

La vieille photo

Je suis en CE1 ou en CE2, je ne sais plus. La photo a été prise dans mon école primaire de Chamalières (à côté de Clermont-Ferrand). Elle symbolise parfaitement la petite fille que j’étais à l’époque. J’ai les cheveux attachés et je suis bien habillée pour la photo de classe. Des chemisiers à cols ronds, j’en ai porté plein alors que je n’aimais pas ça. Je ne me souviens pas vraiment de la robe que j’avais ce jour-là mais c’est très probablement ma maman qui me l’avait cousue, comme la grande majorité de mes vêtements! C’était sa passion et c’est avec elle que j’ai appris à me servir d’une machine à coudre.

J’aime cette photo car j’ai l’air sage et appliquée. Et c’est exactement ce que j’étais : une bonne élève, toujours au dernier rang car j’étais très grande pour mon âge, la gauchère sérieuse qui essaie de bien écrire pour ne pas faire baver l’encre sur sa feuille.

C’est drôle car je me souviens des prénoms de presque tous les copains qui sont derrière moi (peut-être en reconnaîtrez vous un d’ailleurs. Indice : ASM!).

Plus globalement cette photo montre une petite fille souriante mais avec une lueur de tristesse. C’est vrai que je n’ai pas eu une enfance très gaie. Mon papa, médecin connu et reconnu à Clermont-Ferrand, était très sévère et peu affectueux. Ma maman en revanche s’occupait de nous avec un dévouement et un amour sans faille.

A cet âge (7 ou 8 ans) comme toutes les années qui ont suivi, je rêvais de liberté, je rêvais d’être grande. Pour avoir le droit de faire ce que je veux et ne plus avoir peur de rentrer chez moi et d’entendre trop de cris ou de pleurs. Derrière cette petite fille aux apparences très sages se cachait déjà la personne que je suis devenue : droite, sincère, honnête et bien élevée mais très impulsive, d’une sensibilité extrême et rêvant de rires et de moments de complicité.

Je rêvais de fuir ma vie familiale très ordonnée et sans surprise. Toutes les vacances nous les passions dans le Cantal dans ma maison de famille à seulement 120 kilomètres de là où j’habitais. Pas très exotique quand on est enfant. Avec du recul, je ne regrette pas tout ça. De mes vacances à la campagne je garde un goût pour les balades en forêt à ramasser des champignons, des parties de pêche où pourtant je n’avais pas trop le droit de parler ou encore des gueuletons familiaux à base de jambon et de Cantal en rentrant de balade l’automne.

C’est grâce à cette enfance très éloignée de Paris que je sais que je ne passerais pas toute ma vie ici. J’aime la vie que j’ai actuellement mais souvent j’aimerais vivre dans une petite ville de province. Si professionnellement c’est dans la capitale que se joue mon avenir, plus tard, je le sais, j’aurais une maison avec la balançoire que je n’ai jamais eu et un grand jardin pour y mettre une grande table et inviter beaucoup d’amis. On se fera de bonnes bouffes, on boira un peu trop et on rira.

En tout cas, à cette petite fille, j’aimerais lui dire : « Tu vois, tu rêvais de liberté et de joie. Aujourd’hui tu as un compagnon qui t’aime et 2 enfants merveilleux! Tu y es arrivée. ».

Et à ma douce maman qui prend soin de moi de là-haut depuis bientôt 14 ans, j’aimerais te dire : « Merci d’avoir fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Merci de m’avoir protégée de toutes les tourmentes que nous avons traversées. Aujourd’hui je ne suis pas une maman parfaite mais je fais de mon mieux. Et tu vois, je continue à m’attacher les cheveux comme tu aimais, parce que c’est comme ça que tu me trouvais la plus jolie. Tu serais peut-être un peu déçue que mes enfants ne soient pas habillés en chemisier et robe de flanelle mais je t’assure qu’ils sont tellement plein de vie que tu les aimerais drôlement fort. »

Merci Camille pour ce retour dans le passé. J’essuie mes larmes et je reprends maintenant le cour normal de ma vie, direction l’avenir et le bonheur.

32 Comments

  • 18 décembre 2014
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    C’est beau (et fou aussi un peu) cette grande émotion que tu fais passer dans ton billet.

    C’est rare d’être touchée à ce point à la lecture de quelques lignes sur un blog, et bizarrement ça fait du bien !

    Ça me donne l’envie de me replonger dans les photos d’enfance et parler à mon tour à cette petite fille que j’étais 🙂

    Merci et bravo.

  • 18 décembre 2014
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    J étais dans la file pour la caisse à carrefour, quand arrive mon tour la caissière me dit: vous avez appris une mauvaise nouvelle??
    Moi: non pourquoi (avec les yeux toujours Rive sur mon portable)
    La caissière : bah vous pleurez madame…
    Moi: ah eu la larme qui coule la … Bah vous le direz à Paule.. (Avec un petit sourire)
    La dame derrière moi: a vous avez lu l article du blog by Paulette moi aussi j ai pleuré ce matin….
    Tout sa pour dire que
    Paule tu es trop connue … Et tu nous as toutes fait pleurée..!!! :-))

      • 22 décembre 2014
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        Oui je te jure … Bon je pense bien qu elle a vue la page sur mon tel avant de me le dire… Mais quand même!!!

  • 18 décembre 2014
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    Une petite part de toi restera toujours cette petite fille appliquée et sage. Heureusement on grandit tous en essayant d’accomplir ces rêves, même lorsque ces derniers ne prennent pas la forme que l’on attendait.
    A cette petite fille devenue une très belle femme !

  • 18 décembre 2014
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    Rha punaise, ça mouille… Tu es une si jolie personne. Merci pour ta sincérité sans failles, si pure. Je t’embrasse ma douce.

  • 18 décembre 2014
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    Oh ben moi aussi je verse ma petite larme. Très touchante ton histoire.
    On n’est pas des mères parfaites mais on essaye de faire au mieux et je trouve aussi avoir pas mal réussi 🙂
    Merci ton billet.

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