12 petits points…

12 petits points…

On aurait pu en rester là et puis parfois, tout part de travers.

Il y a 10 jours, Lucien a eu un accident à l’école. Un copain a été bousculé et lui est tombé dessus en lui plantant accidentellement ses dents dans la pommette.  Résultat : une plaie de 3 centimètres bien profonde (les enfants ont les dents bien aiguisées).

Lucien a été emmené aux urgences de Colombes par les pompiers et je l’ai rejoint aussi vite que j’ai pu. Et puis le médecin qui l’a ausculté là-bas a préféré nous envoyer à Necker. Il m’a parlé d’éventuelle anesthésie générale, je ne vous dis pas mon inquiétude.

J’ai donc emmené mon blondinet préféré à Necker.

Il a été super bien pris en charge. L’interne qui s’est occupé de lui m’a vite rassurée en me disant qu’une anesthésie locale était suffisante (ouf!) et il lui a fait 12 points de suture.

Bon en vrai ça n’a pas été aussi simple car avant de faire l’anesthésie locale, l’infirmière a mis à Lucien un masque hilarant, goût cerise. Comme il a horreur de ça, il a hurlé et il s’est débattu dans tous les sens. Elle lui a finalement proposé un masque de bébé parfum menthe et tout est rentré dans l’ordre.

L’interne et l’infirmière ont été adorable avec nous.  Je vous avoue que le moment a été vraiment difficile pour moi. C’est compliqué de voir son enfant avec une grosse plaie au visage. Mais bon, je lui ai tenu la main pendant que l’interne lui faisait les points, je n’ai pas regardé et tout s’est bien passé.

Les jours suivants, en plus des points, Lucien était bien commosionné autour de l’oeil à cause du choc. Quand il a enlevé son pansement et qu’il s’est vu dans le miroir, il s’est mis à pleurer parce qu’il se faisait peur. Mon coeur de maman a eu très mal à ce moment là. Alors pendant 2 jours on a fait en sorte qu’il ne se voit pas. Et quand il se lavait les dents il nous demandait de lui tenir une serviette devant le miroir.

Lucien allait bien même si les soins de nettoyage étaient compliqués car il ne voulait pas qu’on le touche.

Le lundi, ses points n’étaient pas très beaux mais comme on ne savait pas comment cela devait évoluer, on ne s’est pas particulièrement inquiétés avec son papa.

C’est le mardi matin que tout à dérapé. Lucien s’est réveillé avec la joue pleine de sang séché.

Panique à bord et gros stress!!!!

On a vu qu’un point de suture avait lâché et qu’il y avait du pu. On a donc appelé Necker en urgence et envoyé une photo pour qu’un médecin puisse voir la plaie. Et puis on m’a rappelée un peu plus tard en me demandant de venir.

Franchement, je pensais que c’était pour nettoyer la plaie et refaire le point qui avait sauté. Mais en arrivant, j’ai compris qu’il y avait un souci. L’infirmière de l’accueil du service maxillo-facial a vu Lucien et a fait un genre de « aaaaaaah ».

Bon bon bon.

Quand on a vu un médecin, le diagnostic a été immédiat : la plaie s’était infectée (ce qui est très fréquent avec des morsures apparemment). On m’a dit qu’il fallait opérer Lucien le plus vite possible. Je n’ai pas posé beaucoup de questions car j’étais bien secouée mais j’ai compris que la proximité de l’oeil pouvait être problématique.

J’ai vite appelé mon chéri et on s’est organisés pour faire garder Louise pour la soirée, la nuit et le mercredi (Charlotte, mille mercis) et la longue attente a commencé.

Lucien est arrivé dans sa chambre vers 15h et devait être opéré en fin de journée. Douche complète à la bétadine, pose de la perfusion (je passe cette étape, je suis sortie de la pièce tellement j’avais peur et j’ai laissé mon chéri gérer mais j’ai entendu Lucien hurler à l’autre bout du couloir, j’en ai pleuré toutes les larmes de mon corps) et finalement à 18h passées on nous a dit qu’il n’y avait plus de place au bloc opératoire et qu’il serait opéré le lendemain.

J’ai passé la nuit avec Lucien. Le lendemain matin, no news alors je l’ai laissé dormir. Et puis vers 8h30 une infirmière a déboulé dans la chambre en s’excusant. Elle n’avait pas été prévenue et Lucien était attendu au bloc.

Alors il faut savoir que Lucien n’est pas du tout du tout du tout du matin donc le réveil en urgence suivi de la douche à la bétadine ont été bien rock’n roll. Mais on avait pas le choix.

Allez hop, un petit tour dans les couloirs sur le lit roulant, un coup d’ascenseur et nous voilà devant le bloc. Je peux vous dire que laisser son enfant à un anesthésiste, des infirmières et un médecin qu’on ne connait pas n’est vraiment pas évident. Et l’attente – même pour une toute petite opération – est longue et très angoissante.

Mais l’opération s’est super bien déroulée et le médecin a pu bien nettoyer la plaie de Lucien et lui refaire des points de suture propres.

Quand on a rejoint Lucien en salle de réveil, c’était l’apocalyse. Il a hurlé pendant 15 minutes car il voulait qu’on lui enlève les électrodes et les perfusions. Et comme on arrivait pas à le calmer avec son papa (et que j’ai encore pleuré toutes les larmes de mon corps), une infirmière a fini par lui donner un antalgique pour le calmer.

Ca s’était le mercredi. Le reste de la journée a été difficile. Lucien était fatigué et d’une humeur de chien. Il a été désagréable avec l’intégralité des infirmières qu’il a croisé.

Le jeudi, on lui a débranché sa perfusion donc il a pu se lever et j’ai pu l’emmener faire un tour dans la salle de jeu du service, véritable caverne d’Ali baba.

Après 2 nuits là-bas pour moi, mon chéri a pris le relai, je suis allée chercher ma Louisette à l’école et nous avons passé la soirée et la nuit toutes les 2.

Et puis le vendredi matin, je suis allée récupérer mes 2 hommes et je les ai ramenés chez nous, enfin.

J’ai été longue. Désolée.

J’avoue que j’avais besoin d’écrire tout cela pour vider mon sac.

En tout cas, je dois dire que Lucien a eu de la chance d’être pris en charge à Necker. Les locaux sont modernes. Le personnel est vraiment incroyable : toutes les infirmières (et les infirmiers) ont été au petit soin, souriants, patients. Bon et puis tout est fait pour que le séjour des enfants soient le moins désagréable possible (salles de jeu, baby foot, etc).

Quant à mon Lucien, il a été d’un courage sans nom et il m’a scotchée, vraiment.

Voilà, vous savez tout.

Vendredi on lui enlève ses points et ensuite tout cela sera derrière nous.

Je profite de ce billet pour saluer les parents dont les enfants sont hospitalisés pendant de longues périodes à cause de problèmes de santé importants.

 (Le très beau collage que j’ai pris en photo a été réalisé par un artiste qui s’appelle Jo Little).

18 Comments

  • Lemaitre
    21 novembre 2017
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    Bouhhhh j en ai les larmes aux yeux…Qu est ce qu on est sensible qd on est parent…
    Je m imagine et comme ça doit être de laisser son enfant devant un bloc quand il a tant besoin de nous…Je n ai pas connu l hospitalisation de mes enfants. ..Et je ne ose imaginer quel courage il faut pour des pathologies lourdes et plus graves….

  • SandraG
    20 novembre 2017
    reply

    Tout s’est bien fini heureusement, c’est derrière vous et le temps effacera ces moments penibles
    J’avaIs laissé mon plus jeune fils à la porte du bloc alors qu’il avait 4 mois à Necker, ton histoire m’a rappelé ce moment mais c’est loin…

  • Tiphaine
    20 novembre 2017
    reply

    Avant l été mon dernier a convulse à la Creche suite à une montée de fièvre
    Je suis arrivée 3 mon après les pompiers je n ai jamais marché aussi vite … l angoisse de le voir étendu par terre avec les pompiers autour de lui ….
    angoisse après à chaque fois que la fièvre revenait
    Ds la salle d attente on voyait ces parents pour qui c est le quotidien d être la pour leur enfant et je t avoue mon admiration est sans borne
    En parler ça fait du bien c est salutaire pour évacuer, c est bien que tu mettes des mots sur ça
    Bon courage

    • Lily
      23 novembre 2017
      reply

      Ma fille est épileptique depuis ses 18 mois je ne compte plus les courses pour arriver avant que les pompiers l’embarquent..s’en suit souvent une hospitalisation et si le personnel est top,à Trousseau les locaux sont insalubres il n’y a pas d’autres mots (surtout en neuro,nous avons fait plusieurs services celui la est le pire,les sdb sont inutilisables !) c’est dur dur.Mais on trouve la force pour son enfant et pour ceux qui sont là pour des mois pour des choses bien plus graves…il n’empeche C’est épuisant physiquement et émotionnellement.

  • Caroline
    20 novembre 2017
    reply

    Courage! Suis de tout cœur avec vous tous!

  • 20 novembre 2017
    reply

    Ouf, maintenant c’est derrière vous, j’espère que Lucien va mieux. Je comprends ce que vous avez vécu, j’ai connu l’hospitalisation de mon grand l’année dernière, les peurs, les pleurs, les nuits sans sommeil et le fait de devoir gérer son frère et sa soeur à la maison en même temps. Nous sommes également tombés dans un service au top et je n’imaginais pas ce que pouvait être un service de pédiatrie…

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